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Située place Rambaud dans le 1er arrondissement, la halle de la Martiniere est la dernière halle de quartier de Lyon.

Construite en 1838, il s'agit d'un marché couvert de taille modeste, d'une surface de 432m².
Une bonne partie de cette surface est occupée par de larges circulations, des sanitaires et locaux techniques. La surface actuelle des commerces est de 206m². Le bâtiment ne comporte pas de sous-sol ni d'étage (le lanterneau était destiné à la ventilation), son niveau d'équipement est sommaire (il n'est par exemple pas chauffé).

La Mairie qui gère ce bâtiment en régie s'est toujours montrée peu concernée par son exploitation : un système de baux précaires, un entretien approximatif (en réalité assuré par les commerçants), un désintérêt total... ont fini par peu à peu dévaloriser le lieu et réduire sa fréquentation.

Rénové sommairement en 2004 le bâtiment est toujours conforme aux normes ERP (établissement recevant du public) de sa catégorie, contrairement à ce qui est souvent affirmé une remise aux normes n'est donc pas "nécessaire".

La halle de la Marinière n’a pas fait l’objet d’un classement au titre de la législation sur les monuments historiques. Elle est néanmoins située dans la ZPPAUP (Zone de Protection du Patrimoine Architectural, Urbain et Paysager) des Pentes de la Croix Rousse et en zone UAp du PLU. La Halle est également située au cœur du Site Historique de Lyon classé Patrimoine de l‘Humanité par l’UNESCO.


Historique

Inaugurée en 1838, la Halle se composait autrefois de deux bâtiments identiques, “sous forme de sobres rectangles largement ouverts sur l’extérieur, où quatre piliers d’angle et une série de colonnes de style dorique supportent une toiture en charpente, surmontée d’un lanterneau reposant sur de petites colonnes et permettant l’aération du bâtiment.” Les deux marchés étaient implantés de part et d'autre de la rue de la Martinière alors beaucoup plus étroite.





En 1873 un incendie a totalement détruit l'aile sud (l'actuelle place Rambaud).
Le bâtiment sera  reconstruit à l'identique l’année suivante, pour finalement être détruit en 1902 du fait du nécessaire élargissement de la rue de la Martinière.





Quant au second bâtiment, il est modifié dans les années soixante. Les commerçants obtiennent de la mairie que des murs extérieurs en béton soient construits afin de fermer la Halle. Le marché couvert prend alors l’apparence que nous lui connaissons aujourd’hui.  (la ficelle)


Pour un historique fouillé de la halle de la Martinière sur la période 1833-1874 on peut lire cet extrait (4 pages) : Sylvain CHUZEVILLE, "Du bourg Saint Vincent au quartier de la Martinière", Ed. Lyonnaises d'art et d'histoire (Lyon, 1998)
Le passage retrace les circonstances du projet, de la construction du bâtiment, de ses premières années (peu glorieuses), mais aussi de celles de l'incendie, et de la reconstruction de l'aile sud ; il explique également la position de l'architecte René Dardel qui fut aussi l'architecte du Palais de la Bourse.

L'auteur conclut ainsi : Le marché de la Martinière n'est jamais considéré comme une œuvre d'art qu'il convient de respecter dans ses formes ou de maintenir dans une certaine dignité. ses colonnes monolithiques n'atteignent jamais à la qualité de "vieilles pierres lyonnaises".

Il semble ainsi que la Ville ait toujours porté un intérêt très relatif à cet équipement de centre ville. Édifice utilitaire, certes, mais non sans qualité architecturale, la halle se présente aujourd'hui sans relation avec la place, murée de tous côtés et dégradée par tant d'années d'inaction municipale.